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Confinés

5 avr. 2020





Allongée dans le soleil insolent, un livre à la main,  la femme attend. 
Le temps passe, chaud et mielleux, tel une promesse d'été. 
L'homme est sous les arbres mal vêtus. 
Les enfants rient beaucoup.
Le chant des oiseaux berce le silence assourdissant de leurs querelles printanières. 
La femme a enfilé ses habits d'été.
 Les enfants, craintifs, n'ont pas voulu mettre leurs habits d'été, de peur de se voir voler ce printemps farceur.
 Le mari, lui, enfile toujours ses habits d'été.
Ici, le quotidien s'est enfui à travers les branches des grands pins.
 Le bonheur a pris sa place. 
Insolent, chassant le savoir des hommes, imposant la culture de l'instant.
La femme dit tu as vu les feuilles des arbres commencent à pousser. L'homme dit mais ça fait déjà plusieurs jours qu'elles sont là. La femme ne le croit pas. Comme toujours. L'homme se moque. Comme toujours.  Il est tendre.
Ce bonheur s'est imposé à eux, dans l'urgence dictée par la loi des hommes. 
Ils ne s'étaient pas retrouvés depuis les dernières vacances, le bonheur et eux. 
Mais aujourd'hui, il est là.
 Prématuré.
 Ardent. 
Il ne saurait se laisser confiner, dans ses habits d'été.

Frau PrunO.


2 commentaires :

  1. Je sens tellement de douceur intime, de joie fugace, de bonheur presque accidentel, insolent, précieux, dans ce beau texte sensible... je suis heureuse pour toi. Merci pour ta présence de loin en loin qui me touche toujours profondément, ce lien qui ne se rompt pas me fait chaud au coeur. Je t'embrasse affectueusement

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  2. Ça va Frau ? Tu nous manques sur insta dis donc ! Ta plume ,ton humour , tes looks !

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