Et préparer doucement la rentrée...

Mes yacks estivaux,

Cette semaine, j'ai fait un truc de dingue, un truc à faire déprimer un car de touristes japonais en vacances: J'ai fait mes courses de rentrée.

Non, cette dernière affirmation n'émane pas d'une stagiaire fraîchement moulue, dopée aux hormones de concours, dont le seul horizon serait sa titularisation coûte que coûte, (dût-elle papouiller les pieds de l'Inspecteur en personne avec une plume de bartavelle pour parvenir à ses fins). Non, cette affirmation émane d'un membre de l'EN aguerri, dont les cicatrices de césarienne témoignent d'une certaine vivacité au combat, tant sur le plan utérin que pédagogique.

Je ne sais pas ce qui m'a pris, franchement, je n'en reviens toujours pas. D'habitude, j'attends le 10 septembre pour préparer la rentrée,  histoire d'être sûre d'avoir bien décuvé des vacances tu vois.
Mais cette semaine, une fois les copains et ma sœur partis, j'ai hésité entre me défenestrer illico presto en atterrissant dans la piscine vide de mes parents, et prendre le buffle par les cornes en fonçant chez Gibert acheter quelques fournitures sataniques. Il faut guérir le mal par le mal, dit-on.

Quand on est un prof pédagogiquement responsable, (comme moi), il est important de se mettre dans le bain psychologique AVANT le plat de résistance, si on veut réaliser une année cohérente sur le plan professionnel et didactique (on sait jamais, des fois que mon chef me lise, il n'est jamais trop tard pour avoir son mercredi matin).

Aussitôt dit, aussitôt fait: en l'espace d'un après-midi, Chucky avait son sac à dos Petit Bateau (le virus snobino-bobo sévissant gravement dans mon utérus post-partal), et moi, mon cahier de bord Clairefontaine ainsi qu'une demi-douzaine de bouquins en allemand, histoire de me faire décraquer le plus brutalement possible.
Pinces d'Or, à qui j'avais pourtant proposé de faire ses courses de rentrée (étant donné l'état de son dos en jachère syndicale depuis plusieurs mois), a préféré rester dans le déni et attendre. Que Dieu ait pitié de son âme.

Nous voilà donc le 19 août, et je suis aussi prête que peut l'être un taureau de combat avant d'entréer dans l'arène. Remontée à bloc, mes fiches de cours nichées dans mon soutif rembourré,  dopée par l'ivresse pédagogique, je vais faire de l'Education Nationale mon terrain de rodéo.

Si vous me cherchez, je suis planquée dans les chiottes en train de chialer.

Des bécots.

Frau PrunO.