Les musiques de ma vie

Mes blettes mélomanes,

J'avais rédigé, il y a quelques mois, lorsque le jeune pandawan que j'étais n'avait même pas encore franchi le niveau 1 de la blogosphère, un billet sur les tableaux qui ont marqué ma vie. J'adore ce genre de billets.
Aussi, quand ma copine Zazimutine a lancé ce défi, j'ai de suite dit banco. J'étais chaude comme un panini. Je vous signale que vous avez affaire à une meuf qui vénère Larousso (remember).
Et puis, je vous rappelle que le but de l'été, c'est de se détendre l'utérus en sirotant des pina-colada au bord de la piscine.

1. Queen Play the Game

Vous ai-je déjà dit que, petite, j'étais une grande fan de Queen? En fait, c'est mon père qui m'a fait découvrir ce groupe. Je me rappelle que je lui avais offert une cassette audio (si toi aussi tu es née au début des années 80, tape dans tes mains) pour un de ses anniversaires , et que je suis tombée sous le charme de ce groupe. Je suis devenue une véritable psychopathe queenesque. Il n'y a pas un trajet durant lequel je ne harcelais pas mes parents pour passer la fameuse cassette. Je connaissais les paroles par cœur, ainsi que toutes les dates de parution des titres et les auteurs de chaque morceau. J'avais même accroché sur le mur de ma chambre les paroles de Another One Bites The Dust. La meuf jusqu’au-boutiste.

2. Stevie Wonder, Sir Duke

Je relie immédiatement ce titre à mon année scolaire que j'ai passée à Abidjan. A l'époque, mon père n'avait acheté que deux cassettes audio (on n'était qu'en 91, soyez un peu indulgents, merde): Mike Brant et Stevie Wonder. Je suis une meuf éclectique, j'ai donc adoré les deux  cassettes. J'ai connu mes premiers rêves amoureux en regardant le doux visage de Mike Brant sur la jaquette de la cassette (don't juge me) et mes premiers émois musicaux en écoutant le funk de Stevie. D'ailleurs, une fois rentrée en France, je me suis empressée de commander l'album Musiquarium pour mon anniversaire. Toujours en cassette audio (et après, qu'on vienne pas me dire que la technologie avance vite).

3. Leo Ferré, Ton style

C'est une chanson dont les mots résonnent en moi comme un torrent lyrique, une cascade métaphorique dont il faut accepter, parfois de voir le sens nous en échapper, mais pas la beauté.

4. Miles Davis, A Kind of Blue

Je pense que si je n'avais qu'un album à écouter avant de mourir (sortez les violons), ce serait celui-ci. C'est un ami à Paris qui m'a initiée au jazz, à un moment de ma vie bien particulier (j'étais séparée de P.O pour quelques temps) et lorsque j'ai découvert ce morceau, tout un univers s'est ouvert à moi: la quiétude, la sérénité, le bien-être. J'ai quasiment passé une nuit blanche à discuter avec cet ami, à parler de tout et de rien, avec Miles Davis qui nous accompagnait. Depuis, c'est un album que j'écoute en boucle.

5. Thelenious Monk, Don't Blame me

Connaissez-vous Thelenious Monk? C'est un de mes compositeurs de jazz préférés. Ce morceau est issu de l'album Criss Cross, qui contient en autres, le sublime Crepuscule with Nellie. C'est toujours au même ami parisien que je dois cette découverte (j'associe vraiment ma passion pour le jazz à notre amitié).
Bref, j'ai très souvent endormi Chucky en le berçant sur ce morceau, lorsqu'il était tout petit. Le dernier souvenir que j'associe à ce morceau, c'est un après-midi de mars ensoleillé. Je venais d'apprendre que j'étais admissible pour l'agreg. Chucky était à la sieste. Je me suis posée sur mon fauteuil, j'ai mis ce morceau, et les larmes ont commencé à couler toutes seules, véritables libération et soulagement face à tous les sacrifices que j'avais faits endurer à ma famille cette année là, toutes les privations et le le travail imposés. Je n'avais pas fait tout ça pour rien. Ça avait un sens. Je pouvais me pardonner.

Merci Zazimutine pour ce défi sympathique!

Des bécots,

Frau PrunO.