Mon addiction

Mes cacahuètes anisées,  

Il faut que je te confie quelque chose, une addiction qui me poursuit depuis plusieurs années déjà, une drogue à vrai dire, à laquelle je me livre presque quotidiennement. Je n'en avais parlé à personne jusqu'à présent, ma psychanalyste, spécialiste en addictions cosmiques, m'a conseillé d'en parler à coeur ouvert, comme dans une thérapie de groupe en quelques sortes.

Je me lance donc, espérant rencontrer des âmes amicales et empathiques:

Il enivre les femmes plus que les hommes, faisant jaillir, de ses bulles fatales les promesses les plus folles.

Je m'y plonge, corps et âme, espérant y trouver quelque chaleur et réconfort, pour pallier ce vague à l'âme qui me ronge.

Je peux m'y noyer parfois, oubliant ainsi le temps qui passe, entrevoyant quelques instants d'éternité, nécessaires à toute illusion de bonheur.

Il m'arrive même de m'endormir , ayant oublié la banale impériosité de l'existence dans la fatale vacuité des bulles.

Je ne peux m'en passer, je m'y plonge presque quotidiennement, faisant fi des lois de la raison (et de l'écologie), préférant me perdre dans la liquide frivolité.

Toute cette fluidité mousseuse me perdra, j'en suis consciente, à moins qu'un beau jour, je me résolve à devenir sérieuse.

Mais à quoi bon la rigueur et la sobriété quand au final règnent le chaos et l'obscurité? Vivons heureux, vivons mousseux,

Plongeons-nous dans un bon bain, écoutons nos sens, concentrons-nous sur ce moment suspendu dont la mousse fait crépiter l'éternité apprivoisée.

Ôde à mon bain.

Frau PrunO, la mousseuse.

En contribution aux Apéros Cosmiques d'Aileza.

Passez une belle soirée les amies, et à la vôtre!