Je poursuis le récit à rallonge de ma deuxième grossesse. On ne m'arrête plus.
L'attente
J’ai donc été arrêtée assez tôt pour cette deuxième
grossesse : fin avril, après les résultats d’admission de l’agrégation, je
souffre de trop grosses contractions dès que je fais un effort de plus de
cinq minutes. Les contractions ne sont absolument pas douloureuses, mais très
présentes et gênantes. De plus, Miss Couches Mouillées est prévue pour être
un grand bébé, et je sens bien qu’elle est grande, la bougresse, qu’elle prend beaucoup plus place dans mon ventre que Chucky, qui est né à 2 kg 6 (mais tout dans les boules).
J’ai aimé sentir ma fille bouger dans mon ventre, ça a
toujours été mon moment préféré durant mes grossesses, mais franchement, ça
s’est arrêté là. Je n’en peux plus d’attendre. L’été est interminable pour
moi. Il fait une chaleur oppressante, et des mauvaises langues soutiennent que je serais d'une humeur exécrable (je suis une incomprise).
Si tôt les grandes vacances arrivées, nous débarquons chez mes parents, Pinces d’Or, Chucky et moi. Ma sœur et mon beau
frère sont également là, pour être sûr d’être présents lors de la
naissance de Coquillette. (on fait un peu dans le genre mafia chez nous).
Comme je te l’ai déjà dit, j’espère vraiment
accoucher début juillet, pour voir ma fille le plus vite possible et passer un
été plus serein (paye ton génocide de moustiques).
La gynéco qui me suit à l'hôpital a fixé une césarienne pour le 29 juillet. Si jamais je n'accouche pas avant cette date là, on ne pourra pas me déclencher le travail, faute à la première césarienne que j'ai eue à Paris. J'ai donc une épée de Damoclès qui pend au-dessus de ma tête. Le compte à rebours commence.
Vers le 10
juillet : branle bas de combat : je commence à ressentir dès
le matin des grosses douleurs de règles dans le ventre, accompagnées des
contractions habituelles que je ressens lorsque je fais des efforts. Toute la
journée, je reste couchée parce que j’ai un peu mal quand même.
Pinces d’Or est ingérable. On prend la valise de
maternité à la hâte, le poste de radio (ce mec est un ouf) et on file chez la
sage femme qui me suit près de chez mes parents.
Elle m’examine mais m’apprend à mon grand désarroi que
je ne suis pas en travail. J’ai des contractions, certes, mais ce ne sont pas
des contractions de travail. Bonne nouvelle cependant : mon col est
effacé. Les contractions que j’ai ressenties n’ont donc pas été inefficaces.
Ça me fait une belle jambe.
La sage femme, qui est hyper sympa, (et à qui j’aurais
bien roulé une pelle), me donne alors tout un tas de recommandations pour
enclencher le travail. Recommandations que je vais suivre à la lettre : exercices
dans la piscine de mes parents, exercices sur le ballon d’accouchement,
exercices conjugaux, exercices physiques à travers les rues de Montpellier sous
40 degrés, rien à faire.
Mon col est un rebelle.
Mon col est un rebelle.
Le mois de juillet se passe chaudement et lentement.
Un soir vers le 20 juillet, je ressens des contractions toute la nuit et un mal
de ventre lancinent ; je retourne chez la sage femme le lendemain avec mon
cierge et mon chapelet. Je me dis qu’avec tout le cirque qui s’est produit dans
mon utérus cette nuit, il y a forcément du nouveau.
Je me fais donc examiner. Mon col est ouvert à un
centimètre. Mais le monito n’indique toujours pas la présence de contractions
de travail ( elles sont en vacances en Scandinavie les morues).
La sage femme comprend mon désarroi et me lance:
- - Oh, vous savez, c’est
incroyable, toutes les mamans enceintes que je connais ont accouché après terme
en juillet ! Pas une a déclenché le travail avant !
Elle est mignonne.
Elle essaie tout de même de me rassurer :
- Ecoutez, revenez le 27, si jamais vous n’avez toujours
pas accouché, je vous ferai une petite manipulation pour ouvrir votre col et
déclencher le travail. C’est un peu douloureux, mais ça déclenche le travail
neuf fois sur dix dans les 48 heures.
Je lui propose dors et déjà de lui prêter ma clef à molette.
Elle rajoute qu’elle ne peut
pas me faire cette manipulation aujourd’hui, le col n’est pas assez mûr. Ce
serait sûrement douloureux et inefficace.
Je range ma clef à molette.
La déesse de l’accouchement est définitivement une hyène.
La déesse de l’accouchement est définitivement une hyène.
Elle me dit ensuite qu’elle a souvent constaté un
déclenchement de travail après un changement atmosphérique. Oui, elle le sait,
ce n’est pas vraiment prouvé scientifiquement, ni approuvé par Mc Lesggy, mais elle, en tant que sage
femme a réellement constaté cela.
Je prie donc la déesse de la pluie de nous offrir un
bel orage dans les 24 heures qui suivent et je lui offre en sacrifice la vie de 2 moustiques innocents, sous peine de me jeter par la
fenêtre moi et mon ballon accouchement.
Plusieurs jours passent... Toujours rien... Plus aucune douleur dans le ventre, si ce n'est cette glace géante que je me suis enfilée à Palavas pour noyer mon chagrin. J'aurais pas dû. Bref.
Je ne suis plus que l'ombre de moi-même (mais une ombre XXL). J'en viens à me dire que je suis peut-être une erreur de la nature et que je vais sans doute être la seule femme du monde à accoucher après 14 mois de gestation. Je vais rester dans les annales de la médecine. C'est terrible. Je retourne à Palavas manger une autre glace géante (elles sont vraiment bonnes ces glaces) (le glacier catalan si tu cherches).
Alors pour tromper l'ennui, on prend des photos du ventre et de Miss Couches Mouillées qui doit se fendre la poire à l'intérieur, tranquille, pépouze en train de se vernir les ongles de pieds. La hyène.
On approche de la fin du mois de juillet. Je ne marche plus, je roule à travers la maison, du lit au canapé, du canapé au lit, du transat à la piscine. C'est moche. C'est très moche.
Je ne vais quand-même pas avoir une césarienne! Dans ma famille, on accouche toujours 15 jours avant, et moi, je vais être le seul pachyderme à dépasser la date! No, no, no.... Plutôt mourir étranglée par mon soutien-gorge d'allaitement.
Le 24 au soir, en regardant Mad Max, (je t'expliquerai), je ressens encore des contractions et une légère douleur au ventre. Laisse tomber, c'est encore une farce de dame nature qui teste mes nerfs et mes hormones.
Le lendemain matin, je me lève, pour aller faire ma visite de courtoisie aux toilettes. En regagnant mon lit, miracle: je sens que je perds les eaux.
Tu la vois ma tête d'ahurie qui regarde cinquante-deux fois son entre-jambes en moins d'une minute? Je fais même des grands pas dans la salle de bain, histoire de bien vérifier que le flux est bien un flux utérin et pas un flux bâtard. Mais non, c'est bien les eaux que je perds. J'ai l'impression d'être une warrior, une espèce de Xena des temps modernes, en plus liquide.
Je m'empresse de réveiller Pinces d'Or qui a effectué le saut du lit le plus rapide de notre histoire conjugale. J'appelle ma mère, qui réveille mon père, qui réveille ma soeur, qui réveille mon beau-frère, qui réveille mon chat, qui se rendort.
Je vais accoucher bordel.
Je n'ai jamais été aussi heureuse de sentir un liquide s'évader de mon utérus.
Pinces d'Or est cramoisi.
Moi, je me la joue détendue de la gaine. Genre, moi vivante, jamais je ne partirai à la mater sans avoir pris mon petit dej. Une espèce de rebelle du périnée.
Je prends donc le temps d'avaler mes tartines et mon café, de prendre une douche et de faire un gros câlin à mon fils qui sent l'arnaque pointer le bout de son nez. Dans moins de 24 heures, une nouvelle coloc va sniffer ses doudous.
Le travail
Il est 9 heures du matin. Je monte donc dans la voiture avec Pinces d'Or et je dis adieu à toute ma famille qui a déjà sorti le champ' du frigo et qui me fait des grands signes dans le jardin comme si je partais à la guerre.
Dans la voiture, je commence à sentir des contractions douloureuses.
Je sens bien que mon ventre se contracte, mais cela s'accompagne de douleurs dans le ventre. Je gère. Je fais des blagues à P.O.
On arrive à la mater'. La sage-femme m'interroge: êtes-vous sûre que vous avez bien perdu les eaux? Plutôt deux fois qu'une. Attends, tu parles à une meuf qui s'est tapée trente-neuf épisodes de Baby Boom à jeun. Je suis pas venue pour rien wesh.
Elle m'examine, vérifie. Elle approuve. Oui, je perds bien les eaux. Mon col est presque ouvert à deux centimètres, et j'ai des contractions nananère. Bref, on me garde.
Elle évoque la péridurale. Je ne suis pas contre, si ça devient trop douloureux. Elle non plus. (Ya plutôt intérêt). Mais elle préfère attendre que je sois ouverte à cinq, voire six centimètres pour me la poser. Histoire qu'on fasse vraiment connaissance. C'est pas une fille facile.
No soucye. Je suis détendue du périnée.
Elle m’emmène ensuite dans la chambre que je vais partager avec une autre co-détenue. Il est 11 heures du mat'. Pinces d'Or va se chercher à manger. Moi, j'appelle ma mère. C'est alors que l'enfer commence. A peine ai-je pris mon téléphone que je commence à ressentir des contractions beaucoup plus violentes. J'écourte la conversation. je me pose sur mon ballon. C'est terrible. J'ai l'impression qu'on me serre mon ventre et toutes mes entrailles pour faire un noeud avec. Je ne sais plus dans quelle position me mettre. J'appelle Pinces d'Or. Il faut qu'il se ramène dare dare, je vais crever.
Pardon.
Lorsque les contractions surviennent, je ne sais plus quelle position adopter, je me plie en deux, je n'arrive même pas à crier, je me contracte de tout mon corps; comme si la douleur prenait tout mon corps.
J'appelle une sage-femme. Elle m'examine. Je ne suis même pas à trois centimètres. Pas de péri donc. Elle me dit qu'il faut être courageuse, qu'il faut respirer.
Effectivement, la seule chose qui m'aide un peu, c'est de respirer. Ca me permet de me concentrer sur autre chose que sur ma douleur, mais je vis tout de même un enfer. Je pense à toutes ces femmes qui ont accouché sans péridurale, je me dis que je ne vais pas mourir, on ne meurt pas de douleur. Pourtant, j'ai l'impression que je vais m'évanouir, que je ne vais pas résister.
Pinces d'Or me tient la main, (cet homme a quelques qualités, il est vrai), il me dit que je suis courageuse, mais malheureusement, ça ne m'aide pas beaucoup. Les contractions reviennent toutes les 30 secondes. Il n'y a aucun répit. C'est ça le plus dur. Je les enchaîne à une vitesse folle. J'ai l'impression que je vais exploser. J'appelle une nouvelle fois la sage-femme, je lui fais part de ma douleur, de mon désespoir. Elle me pose un monito et me confirme qu'il faut utiliser la péridurale de suite. Effectivement, je n'ai pas de chance, mes contractions sont violentes et très rapprochées. C'est dangereux pour la cicatrice de la première césarienne. Elle pourrait lâcher. Elle appelle donc l'anesthésiste.
L'anesthésiste arrive. Dieu existe donc.
Elle est douce comme le jour, elle veut attendre un moment d’accalmie pour me poser la péri, le problème, c'est que les contractions sont si rapprochées que c'est impossible. Elle me pose donc la péri en pleine crise de contractions. Ca m'est égal, elle peut bien me mettre un couteau de boucher dans le dos que je lui dirais quand-même merci.
La péridurale fait effet très vite. Au bout de 5 minutes, je commence à revivre. C'est merveilleux de ne plus souffrir. Je prendrais bien une petite coupe de champ'. Je n'arrive pas à me dire qu'il y a des femmes qui ont dû souffrir comme moi jadis, mais qui n'ont pas eu de péridurale. Comment ont-elles fait? Ont-elles égorgé des bébés chats dans une vie antérieure? Est-ce moi qui suis trop douillette? Je ne pensais pas l'être pourtant. Mais la sage-femme me confirme encore une fois que je n'ai pas eu de chance et que j'ai eu un début de travail violent. ( c'est peut-être moi qui ai étranglé des bébés chats dans une vie antérieure) (que Dieu ait pitié de mon âme).
Une fois la péri posée, je me calme: le travail avance doucement: un centimètre par heure. Vers 6 centimètres, je demande à ce qu'on me rajoute une dose de produit parce que je commence à avoir mal de nouveau. Le personnel s'exécute. Tout va bien. Ma famille prend de mes nouvelles régulièrement, ils sont tous très excités.
Je me dis que puisque le travail a commencé depuis ce matin, je vais sûrement accoucher vers 20 heures. I'm happy.
Le gynéco de garde se veut rassurant: le travail se poursuit tout à fait normalement, tout est propice pour un accouchement par voie basse. C'est mon souhait le plus cher, je veux être une héroïne de Baby Boom (don't juge me).
Vers 20 heures, les contractions s'accélèrent beaucoup. La péridurale fait beaucoup moins effet. Je sens que ça pousse jusque dans mes fesses, c'est supportable pour l'instant. Malheureusement, il y a 9 accouchements en même temps en ce samedi. Les sages-femmes sont surbookées et courent partout. Vers 20 heures trente, une sage-femme m’examine: oui, c'est normal que je commence à avoir mal, je suis dilatée à 10, mais la tête de ma fille n'est toujours pas engagée dans le bassin (rappelle-toi, elle se fait les ongles). Elle revient dans un quart-d'heure et on se préparera pour la poussée. Non, elle ne veut pas me réinjecter du produit pour la péri, car elle veut que je sente mon corps lors de la poussée. Moi, j'aimerais bien qu'elle sente ma main sur sa figure.
Ok. Je flippe.
Un quart-d'heure passe. Puis une demi-heure. J'ai extrêmement mal, les contractions sont rapprochées, très rapprochées, comme le matin, toutes les trente secondes. Pinces d'Or suit le monito, il les voit arriver, il me prévient, ça m'aide à anticiper, mais c'est intenable. J'ai l'impression que mon rectum va exploser. Ça pousse dans le mauvais sens pour moi. Je ne comprends pas pourquoi la sage-femme ne revient pas. Au bout d'une heure, je finis pas la rappeler car elle a dû m'oublier.
Elle arrive, elle me demande de pousser. Bizarre, elle ne vérifie pas si la tête est bien engagée. Mais moi, comme une nouille, je n'ose pas lui demander. Elle doit savoir ce qu'elle fait, elle est sage-femme bordel.
Le mécanisme de la poussée a toujours été un mystère pour moi: lorsque je vois les femmes faire à la télé, je me dis toujours que je n'y arriverai jamais: inspirer, expirer pendant la contraction, maintenir la respiration, puis la bloquer, je trouve ça légèrement compliqué. J'ai pas fait gynécologie en LV2, merde.
La première poussée s'avère pourtant efficace, je ne sais par quel miracle. Mais la deuxième, ainsi que la troisième et la quatrième ne servent à rien. Elle me dit que je devrais sentir que ça pousse et que ça devrait me libérer de pousser, que tout est naturel en fait. Oui mais le problème, c'est que je sens que ça pousse, certes, mais dans mon rectum, pas dans mon vagin. J'ai l'impression que je vais exploser. J'ai horriblement mal, je n'en peux plus. Elle court chercher le gynécologue. Il m'examine et explique gentiment à la sage-femme que la tête de ma fille n'est toujours pas engagée, donc que je pousse pour rien de puis 20 minutes.
J'en étais sûre. Pourquoi ne m'a t-elle pas examinée? Je suis furieuse. Je souffre le martyr depuis tout ce temps pour rien.
Puis viennent les paroles tant redoutées du gynécologue:
- Ecoutez, moi je pense que la tête est trop grosse pour votre bassin, elle est mal positionnée, elle appuie vers l'arrière. j'ai bien peur qu'il faille faire une césarienne. On peut encore attendre un quart d'heure si vous voulez, pour voir si elle descend, mais vous m'avez l'air de beaucoup souffrir.
Je suis dévastée.
Mais j'ai tellement mal que je dis d'accord pour la césarienne. J'implore le gynécologue qu'on me donne une dose de péridurale car la douleur est insoutenable. Il me répond que bien sûr, on ne va pas m'opérer sans me réinjecter du produit.
Vers 21h30, on m'injecte le produit.10 minutes plus tard, je suis transportée au bloc.
- C'est normal que je sente mes jambes et que j'ai toujours aussi mal? J'ai l'impression que la péridurale ne marche pas.
- Mais oui c'est normal. Vous devez sentir votre corps, mais pas la douleur.
Mais je ne suis pas folle. Je sens la douleur. C'est un cauchemar. On ne va quand-même pas m'ouvrir le ventre alors que je suis consciente! Je sens qu'on m'ouvre le ventre, je sens tout à fait la sensation d'un ventre qui s'ouvre. Je me mets pour la première fois à pleurer:
- J'ai mal, je sens que vous êtes en train de m'ouvrir là!
L'anesthésiste ne comprend pas, elle me dit qu'elle peut m’anesthésier complètement si je le veux. Je réponds que je suis d'accord, moi qui ai pourtant une peur bleue de l'anesthésie générale, je serais prête à ce qu'on m'assomme pour échapper à cette douleur.
On m'anesthésie donc complètement.
Je me réveille deux heures plus tard, complètement sonnée. Épuisée. Surprise: j'ai encore des douleurs de contractions, intenses, comme avant l'accouchement. J'ai toujours aussi mal. Je ne comprends pas: j'ai pourtant accouché!
Il s'agit des fameuses tranchées, ces contractions que l'on ressent après un deuxième accouchement. Celles-ci sont insoutenables, j'implore le corps médical de me soulager. Ils me donnent un calmant.
On me conduit jusqu'à ma fille et Pinces d'Or; je n'en ai aucun souvenir. (Pourtant, j'étais sobre).
Pinces d'Or m'affirme que je l'ai prise dans mes bras, que j'ai pleuré, qu'elle a tété. Aucun souvenir. Le trou noir.
Je me rappelle en revanche la deuxième fois que je la prends dans mes bras pour la tétée, vers 2 heures du matin. Mais trop épuisée, je demande à ce qu'on me l'enlève des bras. Je n'ai même pas la force de la tenir.
On m’emmène alors en salle de réanimation pour que je puisse enfin dormir.
Je sombre de suite dans un sommeil profond.
Le matin au réveil, je suis soulagée, délivrée. Le cauchemar est derrière moi, je veux voir ma fille absolument. Je me sens requinquée.
Une puéricultrice me l'amène. Elle est gentille. Elle me dit que ma fille est magnifique, une vraie poupée corolle, selon ses mots. Elles se sont battues toute la nuit pour l'avoir dans les bras.
C'esr vrai qu'elle est parfaite. Je la mets au sein. Arrive le gynécologue qui m'a opérée la veille.
- Comment allez-vous, me demande t-il.
- Et vous? lui rétorque-je.
Il sourit.
- Vous ne manquez pas d'humour.
Puis il m'explique enfin ce qu'il s'est passé. On oublie cette histoire de tête mal placée. Vous avez fait une rupture utérine. Votre utérus s'est déchiré au moment où vous étiez sur la table d'opération. C'est cela que vous avez dû sentir. Les contractions étaient trop fortes, il n'a pas tenu le coup. Heureusement, nous avons pris les choses en main de suite. Tout va bien, ne vous en faîtes pas. Votre bébé est en bonne santé, et vous aussi.
Je n'en crois pas mes oreilles. Je suis paniquée. Le médecin a beau me dire que je suis sortie d'affaire, j'ai une peur bleue de faire une hémorragie, comme lors de mon premier accouchement. Je lui demande s'il est certain que je ne risque pas de faire une autre hémorragie, mais il me répond qu"il n"y a aucune raison de s'inquiéter. L'utérus a été recousu avec du joli fil doré. Tout va bien. Ou presque.
Une troisième grossesse est fortement déconseillée. Oui, on peut l'envisager, si et seulement si on me fait une échographie de l'utérus dans deux ans et que celle-ci donne de bons résultats. Auquel cas je pourrai tomber enceinte, mais je serai hospitalisée des le 6° mois de grossesse et on sera obligé de me césariser au début du 8° mois.
Je vais réfléchir.
A Pinces d'Or, il lui sort un autre son de cloche: il lui dit qu'il ne faut pas que je retombe enceinte, que c'est trop dangereux.
Voilà donc les circonstances de ce séjour à l'hôpital où je vais être extrêmement stressée: avec la peur irrationnelle et constante, de faire une hémorragie, d'être séparée de ma fille. Je perds d'ailleurs beaucoup de poids après l'accouchement.
En rentrant chez nous, l'allaitement se passe bien, même si Miss Couches Mouillées est une petite guedin qui tête toutes les heures et demi, mais très peu. Mais comme je suis très motivée, je tiens le coup, et je dégaine le nibard à volonté. La nuit, c'est moins drôle, elle se réveille toutes les deux heures.
Au bout d'un mois, juste avant la première rentrée des classes de Chucky, le 31 août, donc, je ressens le soir contractions similaires à celles de l'accouchement. Je n'arrive pas à y croire. On vient de rentrer de chez mes parents et il est vrai que dans la voiture, j'ai eu mal au ventre, mais j'ai assimilé ça à mon système hormonal qui se remettait en place. Mais une fois rentrés chez nous et à peine les valises posées, la douleur devient plus vive et s'accompagne de contractions qui poussent jusque dans ma vessie et le rectum. Je suis terrassée de douleur, je m'allonge sur le canapé, je ne comprends pas ce qui m'arrive. Je sens pourtant que ce n'est pas normal. J'appelle mes parents qui sont très inquiets. P.O aussi est inquiet. Le problème, c'est qu'on est tout seuls dans notre cambrousse. Je ne me vois pas débarquer aux urgences avec Chucky qui était intenable à l'époque et un nouveau né. Mais j'ai tellement mal que je n'hésite pas longtemps. Je parcours un bon nombre de forums pour essayer de trouver ce qui m'arrive. Je retrouve mes symptômes dans beaucoup de témoignages qui parlent d'infection de l'utérus. J'appelle une collègue qui vient me chercher, je laisse P.O avec les deux petits et du lait maternel que j'avais pris la précaution de tirer auparavant.
Il est 20h.
Heureusement, j'e n'ai pas beaucoup à attendre. L'avantage de vivre dans des contrées reculées. Un gynécologue m'examine rapidement et conclut à une endometrite. Une infection de l'utérus. Oui, j'ai vraiment bien fait de venir, car ce genre d'infections peut se propager, si elle n'est pas soignée, jusqu'aux trompes, puis provoquer un abcès. Il me dit qu'il faut m'hospitaliser le soir même pour me donner un traitement antibiotique par intraveineuse.
Je refuse. Je veux allaiter ma fille.
Il me dit qu'il existe des traitements compatibles avec l'allaitement. Coquillette sera placée en nurserie, ils me l'amèneront dès que je le souhaiterai; elle pourra téter.
Mais non, cette pensée me glace le sang. Je l'allaite toutes les heures et demi, j'ai besoin d'être près d'elle. Et puis, elle ne pourra pas supporter d'être toute seule en nurserie!
J'insiste. Le gynécologue me propose un marché:
- Je rentre chez moi ce soir. Si les résultats de la prise de sang qu'on vient de me faire indiquent que l'infection n'est pas trop avancée, je pourrai rester chez moi et avoir un traitement à domicile, qui sera certes, moins efficace car plus long qu'un traitement par intraveineuse, mais qui pourra me permettre de rester chez moi.
Je n'hésite pas une seule seconde. Je me dépêche de rentrer chez moi, je suis pliée en deux, je n'arrive pas à me tenir debout tant j'ai mal au ventre. En arrivant au pied de l'immeuble, j'entends Coquillette hurler. Lorsque je la retrouve, elle est hystérique. Elle n'a pas voulu boire le biberon, elle a vomi, elle est épuisée. Pinces d'Or aussi. Moi aussi.
A ce moment là, je n'ai qu'une envie, c'est d'être près d'elle. C'est à partir de ce soir là que je l'ai prise avec moi dans le lit. J'avais tellement mal au ventre que je ne pouvais pas me lever toutes les deux heures pour l'allaiter. Et puis, de toutes façons, j'avais besoin de la sentir près de moi, pour la rassurer, pour me rassurer.
La nuit se passe donc douloureusement, car me tourner me fait très mal, et la positionner contre mon ventre également, mais j'arrive à dormir.
Le matin, mes parents arrivent très tôt, vers 6 heures. Chucky est sensé faire sa rentrée des classes le lendemain. A neuf heures, j'appelle l'hôpital, pleine d'angoisse, pour savoir le résultat de le prise de sang.
Soulagement: l'infection n'est pas à un stade avancé. Elle a été prise à temps. Je peux rester à la maison avec mes bébés.
Je suis la plus heureuse du monde. Parralèlement, les antibiotiques que j'ai commencé à prendre la veille font peu à peu effet.
Tout s'est bien terminé. J'ai été bien suivie par l'hôpital et au bout de 10 jours, je me suis entendu dire que j'étais guérie.
Mais comme tu peux l'imaginer, je garde un souvenir douloureux de ce deuxième accouchement. J'ai mis du temps à la digérer (les glaces géantes de Palavas, c'est de le nioniote à côté). Je m'en suis beaucoup voulu: j'aurais dû accepter la deuxième césarienne au lieu de vouloir absolument accoucher par voie basse. J'aurais dû appeler la sage-femme plus tôt au lieu d'attendre une heure en salle d'accouchement et laisser les contractions affaiblir mon utérus. J'aurais dû lui demander de vérifier si la tête était bien engagée au lieu de pousser pour rien.
Ce qui est fait est fait. J'ai eu aussi de la peine de me dire que je ne pourrai pas avoir de troisième enfant, bien que nous n'envisagions pas d'en avoir un. Mais j'aurais aimé avoir le choix, c'est tout. Me laisser décider dans trois ou quatre ans...
Après, je n'ai pas le droit de me plaindre. J'ai parcouru un bon nombre de forums par la suite où j'ai découvert qu'une rupture utérine occasionne très souvent la mort du bébé.
Tout va bien, je suis en vie, ma fille est en vie, et je vais pouvoir continuer à te soûler avec mes histoires d'utérus.
Allez, des bécots,
Frau Pruno.
PS: J'ai rédigé des articles bilan sur ce sujet, ici et ici, si vous voulez avoir mon point de vue quelques années plus tard.
Le mécanisme de la poussée a toujours été un mystère pour moi: lorsque je vois les femmes faire à la télé, je me dis toujours que je n'y arriverai jamais: inspirer, expirer pendant la contraction, maintenir la respiration, puis la bloquer, je trouve ça légèrement compliqué. J'ai pas fait gynécologie en LV2, merde.
La première poussée s'avère pourtant efficace, je ne sais par quel miracle. Mais la deuxième, ainsi que la troisième et la quatrième ne servent à rien. Elle me dit que je devrais sentir que ça pousse et que ça devrait me libérer de pousser, que tout est naturel en fait. Oui mais le problème, c'est que je sens que ça pousse, certes, mais dans mon rectum, pas dans mon vagin. J'ai l'impression que je vais exploser. J'ai horriblement mal, je n'en peux plus. Elle court chercher le gynécologue. Il m'examine et explique gentiment à la sage-femme que la tête de ma fille n'est toujours pas engagée, donc que je pousse pour rien de puis 20 minutes.
J'en étais sûre. Pourquoi ne m'a t-elle pas examinée? Je suis furieuse. Je souffre le martyr depuis tout ce temps pour rien.
Puis viennent les paroles tant redoutées du gynécologue:
- Ecoutez, moi je pense que la tête est trop grosse pour votre bassin, elle est mal positionnée, elle appuie vers l'arrière. j'ai bien peur qu'il faille faire une césarienne. On peut encore attendre un quart d'heure si vous voulez, pour voir si elle descend, mais vous m'avez l'air de beaucoup souffrir.
Je suis dévastée.
Mais j'ai tellement mal que je dis d'accord pour la césarienne. J'implore le gynécologue qu'on me donne une dose de péridurale car la douleur est insoutenable. Il me répond que bien sûr, on ne va pas m'opérer sans me réinjecter du produit.
Vers 21h30, on m'injecte le produit.10 minutes plus tard, je suis transportée au bloc.
Au bloc
C'est bizarre, je sens mes jambes. On m'enlève un pansement. Je sens tout. Je commence à paniquer:- C'est normal que je sente mes jambes et que j'ai toujours aussi mal? J'ai l'impression que la péridurale ne marche pas.
- Mais oui c'est normal. Vous devez sentir votre corps, mais pas la douleur.
Mais je ne suis pas folle. Je sens la douleur. C'est un cauchemar. On ne va quand-même pas m'ouvrir le ventre alors que je suis consciente! Je sens qu'on m'ouvre le ventre, je sens tout à fait la sensation d'un ventre qui s'ouvre. Je me mets pour la première fois à pleurer:
- J'ai mal, je sens que vous êtes en train de m'ouvrir là!
L'anesthésiste ne comprend pas, elle me dit qu'elle peut m’anesthésier complètement si je le veux. Je réponds que je suis d'accord, moi qui ai pourtant une peur bleue de l'anesthésie générale, je serais prête à ce qu'on m'assomme pour échapper à cette douleur.
On m'anesthésie donc complètement.
Je me réveille deux heures plus tard, complètement sonnée. Épuisée. Surprise: j'ai encore des douleurs de contractions, intenses, comme avant l'accouchement. J'ai toujours aussi mal. Je ne comprends pas: j'ai pourtant accouché!
Il s'agit des fameuses tranchées, ces contractions que l'on ressent après un deuxième accouchement. Celles-ci sont insoutenables, j'implore le corps médical de me soulager. Ils me donnent un calmant.
On me conduit jusqu'à ma fille et Pinces d'Or; je n'en ai aucun souvenir. (Pourtant, j'étais sobre).
Pinces d'Or m'affirme que je l'ai prise dans mes bras, que j'ai pleuré, qu'elle a tété. Aucun souvenir. Le trou noir.
Je me rappelle en revanche la deuxième fois que je la prends dans mes bras pour la tétée, vers 2 heures du matin. Mais trop épuisée, je demande à ce qu'on me l'enlève des bras. Je n'ai même pas la force de la tenir.
On m’emmène alors en salle de réanimation pour que je puisse enfin dormir.
Je sombre de suite dans un sommeil profond.
Le matin au réveil, je suis soulagée, délivrée. Le cauchemar est derrière moi, je veux voir ma fille absolument. Je me sens requinquée.
Une puéricultrice me l'amène. Elle est gentille. Elle me dit que ma fille est magnifique, une vraie poupée corolle, selon ses mots. Elles se sont battues toute la nuit pour l'avoir dans les bras.
C'esr vrai qu'elle est parfaite. Je la mets au sein. Arrive le gynécologue qui m'a opérée la veille.
- Comment allez-vous, me demande t-il.
- Et vous? lui rétorque-je.
Il sourit.
- Vous ne manquez pas d'humour.
Puis il m'explique enfin ce qu'il s'est passé. On oublie cette histoire de tête mal placée. Vous avez fait une rupture utérine. Votre utérus s'est déchiré au moment où vous étiez sur la table d'opération. C'est cela que vous avez dû sentir. Les contractions étaient trop fortes, il n'a pas tenu le coup. Heureusement, nous avons pris les choses en main de suite. Tout va bien, ne vous en faîtes pas. Votre bébé est en bonne santé, et vous aussi.
Je n'en crois pas mes oreilles. Je suis paniquée. Le médecin a beau me dire que je suis sortie d'affaire, j'ai une peur bleue de faire une hémorragie, comme lors de mon premier accouchement. Je lui demande s'il est certain que je ne risque pas de faire une autre hémorragie, mais il me répond qu"il n"y a aucune raison de s'inquiéter. L'utérus a été recousu avec du joli fil doré. Tout va bien. Ou presque.
Une troisième grossesse est fortement déconseillée. Oui, on peut l'envisager, si et seulement si on me fait une échographie de l'utérus dans deux ans et que celle-ci donne de bons résultats. Auquel cas je pourrai tomber enceinte, mais je serai hospitalisée des le 6° mois de grossesse et on sera obligé de me césariser au début du 8° mois.
Je vais réfléchir.
A Pinces d'Or, il lui sort un autre son de cloche: il lui dit qu'il ne faut pas que je retombe enceinte, que c'est trop dangereux.
Voilà donc les circonstances de ce séjour à l'hôpital où je vais être extrêmement stressée: avec la peur irrationnelle et constante, de faire une hémorragie, d'être séparée de ma fille. Je perds d'ailleurs beaucoup de poids après l'accouchement.
A la maison
En rentrant chez nous, l'allaitement se passe bien, même si Miss Couches Mouillées est une petite guedin qui tête toutes les heures et demi, mais très peu. Mais comme je suis très motivée, je tiens le coup, et je dégaine le nibard à volonté. La nuit, c'est moins drôle, elle se réveille toutes les deux heures.
Au bout d'un mois, juste avant la première rentrée des classes de Chucky, le 31 août, donc, je ressens le soir contractions similaires à celles de l'accouchement. Je n'arrive pas à y croire. On vient de rentrer de chez mes parents et il est vrai que dans la voiture, j'ai eu mal au ventre, mais j'ai assimilé ça à mon système hormonal qui se remettait en place. Mais une fois rentrés chez nous et à peine les valises posées, la douleur devient plus vive et s'accompagne de contractions qui poussent jusque dans ma vessie et le rectum. Je suis terrassée de douleur, je m'allonge sur le canapé, je ne comprends pas ce qui m'arrive. Je sens pourtant que ce n'est pas normal. J'appelle mes parents qui sont très inquiets. P.O aussi est inquiet. Le problème, c'est qu'on est tout seuls dans notre cambrousse. Je ne me vois pas débarquer aux urgences avec Chucky qui était intenable à l'époque et un nouveau né. Mais j'ai tellement mal que je n'hésite pas longtemps. Je parcours un bon nombre de forums pour essayer de trouver ce qui m'arrive. Je retrouve mes symptômes dans beaucoup de témoignages qui parlent d'infection de l'utérus. J'appelle une collègue qui vient me chercher, je laisse P.O avec les deux petits et du lait maternel que j'avais pris la précaution de tirer auparavant.
Il est 20h.
Heureusement, j'e n'ai pas beaucoup à attendre. L'avantage de vivre dans des contrées reculées. Un gynécologue m'examine rapidement et conclut à une endometrite. Une infection de l'utérus. Oui, j'ai vraiment bien fait de venir, car ce genre d'infections peut se propager, si elle n'est pas soignée, jusqu'aux trompes, puis provoquer un abcès. Il me dit qu'il faut m'hospitaliser le soir même pour me donner un traitement antibiotique par intraveineuse.
Je refuse. Je veux allaiter ma fille.
Il me dit qu'il existe des traitements compatibles avec l'allaitement. Coquillette sera placée en nurserie, ils me l'amèneront dès que je le souhaiterai; elle pourra téter.
Mais non, cette pensée me glace le sang. Je l'allaite toutes les heures et demi, j'ai besoin d'être près d'elle. Et puis, elle ne pourra pas supporter d'être toute seule en nurserie!
J'insiste. Le gynécologue me propose un marché:
- Je rentre chez moi ce soir. Si les résultats de la prise de sang qu'on vient de me faire indiquent que l'infection n'est pas trop avancée, je pourrai rester chez moi et avoir un traitement à domicile, qui sera certes, moins efficace car plus long qu'un traitement par intraveineuse, mais qui pourra me permettre de rester chez moi.
Je n'hésite pas une seule seconde. Je me dépêche de rentrer chez moi, je suis pliée en deux, je n'arrive pas à me tenir debout tant j'ai mal au ventre. En arrivant au pied de l'immeuble, j'entends Coquillette hurler. Lorsque je la retrouve, elle est hystérique. Elle n'a pas voulu boire le biberon, elle a vomi, elle est épuisée. Pinces d'Or aussi. Moi aussi.
A ce moment là, je n'ai qu'une envie, c'est d'être près d'elle. C'est à partir de ce soir là que je l'ai prise avec moi dans le lit. J'avais tellement mal au ventre que je ne pouvais pas me lever toutes les deux heures pour l'allaiter. Et puis, de toutes façons, j'avais besoin de la sentir près de moi, pour la rassurer, pour me rassurer.
La nuit se passe donc douloureusement, car me tourner me fait très mal, et la positionner contre mon ventre également, mais j'arrive à dormir.
Le matin, mes parents arrivent très tôt, vers 6 heures. Chucky est sensé faire sa rentrée des classes le lendemain. A neuf heures, j'appelle l'hôpital, pleine d'angoisse, pour savoir le résultat de le prise de sang.
Soulagement: l'infection n'est pas à un stade avancé. Elle a été prise à temps. Je peux rester à la maison avec mes bébés.
Je suis la plus heureuse du monde. Parralèlement, les antibiotiques que j'ai commencé à prendre la veille font peu à peu effet.
Bilan
Tout s'est bien terminé. J'ai été bien suivie par l'hôpital et au bout de 10 jours, je me suis entendu dire que j'étais guérie.Mais comme tu peux l'imaginer, je garde un souvenir douloureux de ce deuxième accouchement. J'ai mis du temps à la digérer (les glaces géantes de Palavas, c'est de le nioniote à côté). Je m'en suis beaucoup voulu: j'aurais dû accepter la deuxième césarienne au lieu de vouloir absolument accoucher par voie basse. J'aurais dû appeler la sage-femme plus tôt au lieu d'attendre une heure en salle d'accouchement et laisser les contractions affaiblir mon utérus. J'aurais dû lui demander de vérifier si la tête était bien engagée au lieu de pousser pour rien.
Ce qui est fait est fait. J'ai eu aussi de la peine de me dire que je ne pourrai pas avoir de troisième enfant, bien que nous n'envisagions pas d'en avoir un. Mais j'aurais aimé avoir le choix, c'est tout. Me laisser décider dans trois ou quatre ans...
Après, je n'ai pas le droit de me plaindre. J'ai parcouru un bon nombre de forums par la suite où j'ai découvert qu'une rupture utérine occasionne très souvent la mort du bébé.
Tout va bien, je suis en vie, ma fille est en vie, et je vais pouvoir continuer à te soûler avec mes histoires d'utérus.
Allez, des bécots,
Frau Pruno.
PS: J'ai rédigé des articles bilan sur ce sujet, ici et ici, si vous voulez avoir mon point de vue quelques années plus tard.

La vache! Quelle épopée! Tu m'étonnes que tu as été secouée. J'ai douillé rien qu'en te lisant, c'est pour dire.
RépondreSupprimerVous allez bien toutes les deux, c'est tout ce qui compte.
Oui, c'est bel et bien une épopée! Mais comme tu dis, le principal est que nous allons bien toutes les deux. Merci en tous cas pour ton commentaire. ;-)
Supprimeroh my, j'ai été tendue tout au long de la lecture de cet article! J'avais beau savoir que ça finirait bien (ou pas trop mal), puisque de toute évidence tu es là pour l'écrire :), j'ai failli aller voir directement la fin, comme dans les romans policiers! C'était trop insoutenable. C'est vraiment surprenant qu'il n'y ait pas encore une discipline "accouchement"aux JO, parce qu'il faut être une sacrée athlète, tu as vraiment fait preuve d'endurance!
RépondreSupprimerPar contre, je suis au regret de te dire que je ne ferai JAMAIS lire cet articleà Chéri-poulet, j'essaie présentement de le convaincre de se reproduire, ça va pas m'aider :D
Heureuse de savoir que vous êtes bien remises toutes les 2.
Julia
T'es trop mignonne! Je te rassure, je suis l'exception dans mon entourage et parmi mes copines. Elles ont toutes eu un accouchement sans problèmes: donc ne flippe pas trop! Je te remercie en tous cas pour tous tes gentils commentaires <3
SupprimerOMG !!!!!! mais c'est horrible !!! (vois comme je te remonte moral) et bah dis donc, ça fait froid dans le dos. t'as été sacrément courageuse ! bravo ! Je suis sur les fesses.. bon du coup quand tu liras le mien (d'accouchement), tu auras l'impression que c'est candy au pays des bisounours.. et t'auras sans doute envie de m'arracher les yeux avec tes dents ! PS : donc en plus d'avoir un beau blog, avec des billets qui déchirent, et une popularité au top, t'es jolie ? mais en fait c'est toi la hyène !!!! bref, épouses moi !
RépondreSupprimerRassure-toi ma poulette, j'adore lire les accouchements qui se passent bien! ça me remonte le moral et je me dis que de toutes façons, l'accouchement, c'est pas mon truc. Ya des femmes pour qui c'est hyper simple, et y'en a pour qui c'est plus compliqué! Merci pour tous tes gentils compliments qui me touchent beaucoup <3
SupprimerOh la la c'est tristounet tout ça :( ... Même si on sent bien que tu ne veux en retenir que le positif (et tu as raison car ta fille est magnifique). Viele liebe Grüsse!!
RépondreSupprimerVielen Dank! Comme tu dis, j'en retiens que le positif, et il y a beaucoup de positif à retenir <3 gros bisous!
SupprimerOh la la, ben dis donc, quelle aventure ! Je suis vraiment toute retournée à la lecture de ton épopée utérine.... Je n'ose pas imaginer le stress, et même si le ton nous rend ce discours pétillant et positif, on sent poindre l'angoisse que tu ne dis pas.
RépondreSupprimerEn tout cas, j'ai rarement vu une femme enceinte aussi belle et je suis bien d'accord avec la sage-femme : ta fille est une vraie poupée !
Oh que tu es gentille! Ton message me va droit au coeur! ravie que mon billet t'ai plu! Gros bisous ma belle <3
SupprimerTu racontes cela avec beaucoup d'humour, mais le stress !
RépondreSupprimerOuf, tout se termine bien pour vous deux. Ta fille est très jolie.
Oui, comme tu dis, tout se termine bien! Merci pour ma fille ;-) Gros bisous!
SupprimerT'es une grande malade de la narration! Encore une fois j'étais pendue à ton clavier... Vive ton utérus décoré de fil d'or et tes folles aventures! Bécos
RépondreSupprimerOh, toi je t'aime! Entre guedins, on se comprend! Je t'embrasse de partout <3 <3 <3
SupprimerMême si tu gardes ton humour légendaire, qu'il est dur cet article ! J'en connaissais déjà la fin puisque tu m'en avais parlé dans les commentaires de la naissance de ton aîné, mais ça m'a quand même beaucoup attristée pour toi... Et évidemment, tout ce qui a précédé est bien flippant...
RépondreSupprimerMais je rejoins ce que te disaient les puéricultrices : ta fille était (et est toujours, d'ailleurs) un très beau bébé ! Donc félicitations (à retardement, mais après un tel récit, je crois que c'est ce qui s'impose) !
Tu es adorable! ça me touche beaucoup ce que tu dis sur mon humour et sur ma fille ;-) c'est vrai que je t'avais spoilé la fin! Je t'embrasse ma belle!
SupprimerTa fille est effectivement une vrai merveille de mignonneries !
RépondreSupprimerQuand à ton accouchement, je ne sais pas comment tu arrives à le raconter avec autant de détachement et d'humour.
Vous avez eu beaucoup de chance ta fille et toi.
Et je comprends ton regret de quelque part être privée du choix d'avoir un nouvel enfant.
Merci beaucoup pour ton message ma belle! ça m'a fait du bien d'écrire ce billet, car je ruminais cet accouchement raté depuis un petit moment.... Je t'embrasse!
SupprimerÔ putain... Vous avez eu de la chance toutes les 2... Je pense qu'on peut officiellement dire que tu es une bonne poissarde de l'accouchement, c'est dingue tout ça ! Des pensées pour toi. Même si tout ça est derrière toi, je sais à quel point malgré tout ça reste difficile à encaisser <3
RépondreSupprimerQuand je te dis qu'il faut qu'on forme un club! je sais que tu comprends ce que j'ai vécu et la difficulté à encaisser, comme tu dis.... Mais l'être humain est fort! <3
SupprimerJ'ai vécu le même genre d'accouchement pour numéro 2, et il m'a fallu très longtemps pour réussir à accepter. Les "j'aurais du dire cela", "j'aurais du insister pour"n'aident pas et je m'en suis beaucoup voulu aussi. Merci de partager ça, avec ta plume inimitable, qui arrive malgré tout à nous faire sourire (Bon, j'avoue que j'ai quand même beaucoup moins ri que d'habitude, mon utérus a fait un transfert).
RépondreSupprimerHAHA! tu ne manques pas d'humour non plus! Je suis désolée pour ton utérus... ¨Mais tu as tout de même réussi à avoir d'autres enfants après?
SupprimerQue d'émotions, j'en suis toute secouée. Derrière l'humour on sent toute ta souffrance.
RépondreSupprimerJ'imagine que partager tout ça avec nous te permet de digérer toutes ces péripéties et le traumatisme qu'elles représentent.
Je te souhaite plein de bonheurs avec ton adorable bichette.
Bises <3
T'es adorable, ma Aileza... Tu as visé juste: ça me fait du bien de mettre tout cela par écrit, enfin.... Même si c'est long, c'est le processus de digestion final ;-) Merci pour tous tes jolis mots <3
SupprimerMy lady marmelade, j'ai eu des sueurs froides à la lecture de ton billet. Quel courage tu as et surtout quelle force car pouvoir le raconter ainsi avec autant d'humour c'est juste bluffant. Je t'admire énormément. Des bisous d'amour <3
RépondreSupprimerTu sais que je t'aime, toi? merci pour ton soutien, ça me touche énormément. Je pense beaucoup à toi ma poulette <3
SupprimerWaou ! Ton récit plein d'humour dédramatise un peu l'événement mais franchement chapeau, ta petite puce a une maman bien courageuse ! Heureusement, tout s'est bien terminé pour tout le monde mais j'ose à peine imaginer ton angoisse et celle de tes proches ! Tu as une super famille en tout cas, c'est inestimable :) et tu dois être bien contente d'avoir pu te libérer de ce récit dont tu as réussi à faire une épopée finalement comique. Bisettes :)
RépondreSupprimerOui, c'est vrai que j'ai une famille formidable (mieux que celle de TF1 en tous ca ;-) Je te remercie ma belle de me laisser tous ces commentaires adorables et réconfortants <3
SupprimerOui, c'est vrai que j'ai une famille formidable (mieux que celle de TF1 en tous ca ;-) Je te remercie ma belle de me laisser tous ces commentaires adorables et réconfortants <3
SupprimerTu m'inspires tellement que j'ai trouvé la dédicace pour ton livre..." A ma grand-mère, ma mère, ma sœur, ma fille, qui ont fait de moi la merveilleuse femme que je suis aujourd'hui ". Pas mal non ? Allez écrit nous un livre ! J'ai encore chialé
RépondreSupprimerTrop mimi toi!
SupprimerWahouuu....Tu ne fais pas les choses à moitié! Bien contente que ça se soit bien terminé pour toi et ta Lilliputienne (qui ressemble à son frère! C'est dingue!)
RépondreSupprimerJe comprend l'envie que tu as eu d'accoucher par voie basse et pas par césarienne! J'ai fait la même avec siège décomplété pour ma 2°! Retournement mécanique réussi à 7 mois.
J'imagine aisément ton stress et ton angoisse, tu le retranscris trop bien...C'est la première fois que je lis un de tes articles sans sourire.
Bravo pour ta détermination et ta belle tribu!
A Bientôt! Bizzz
Désolée pour le retard de ma réponse, je n'avais pas vu qu'il restait des commentaires sans réponse! Ca reste un des pires souvenirs de ma vie, mais c'est derrière moi aujourd'hui! merci ma Sylvie!
SupprimerMerci, Merci, Merci pour ce très beau témoignage. Il m'a d'autant plus touché que je m'y retrouve pleinement : une pré-éclampsie pour ma première avec césarienne en urgence et hémorragie nécessitant une 2ème opération ; une tentative d'accouchement par voie basse pour ma deuxième avec dépassement de terme, maturation du col et re-césarienne en urgence pour cause de souffrance fœtale due à une rupture utérine découverte lors de la césarienne... Alors comme toi, j'ai la chance d'avoir 2 enfants qui vont magnifiquement bien. Mais il faut effectivement passer par beaucoup de mini-deuils : celui du 3ème bébé, celui de l'accouchement "normal", celui de vivre pleinement les premiers jours... Bref, merci vraiment !
RépondreSupprimerJe suis désolée de te répondre si tard, je crois que ton commentaire est passé au travers des mailles de mon filet. Je suis bien désolée d'apprendre que toi aussi, tu as vécu des accouchements terribles. Ca me fait du bien de savoir que je ne suis pas la seule à avoir vécu des choses aussi dures! Merci pour ton témoignage et au plaisir de te relire!
SupprimerQuelle émotion de te lire, cet article m'avait échappé jusqu'à présent. La naissance de Joséphine n'a pas été si compliquée, mais je me retrouve dans nombres de tes phrases et émotions jusqu'à la césarienne d'urgence qui lui a permis de pousser son premier cri. Immense tendresse à te lire Maman frelon.
RépondreSupprimerMerci infiniment pour ce message qui me va droit au coeur. Je ne savais pas que tu avais vécu des accouchements difficiles, on pourra en parler un jour si tu veux <3
SupprimerBOnjour. J'ai eu le meme 1er accouchement que vous. Sauf que on hémorragie est arrivée à la maison j+7 apres la césarienne. Le ballon de Bacri j'ai connu aussi. Si il avait pas fonctionné le perdais mon utérus. Nous avons un projet de 2ème bébé et je suis quand meme assez flippée, savez vous si votre rupture utérine a un lien avec ce qui vous est arrrivé à votre 1er accouchement?
RépondreSupprimerBonjour et pardon pour le retard de ma réponse. Je vous rassure, les deux accouchements n'ont aucun rapport ni lien de cause à effet entre eux! Vous pouvez vivre votre future deuxième grosse sereine! N'hésitez pas à me tenir au courant, ça me fera plaisir!
SupprimerMy god... On ne se connait pas mais j'ai lu d'une traite cette épopée, c'est tout de même incroyable ! Nous les femmes... Des warriors sérieux !!!! Enfin surtout vous :P Lors de mon accouchement, ma fille est restée coincée 2h dans mon bassin. J'ai failli passer en césar, je comprends donc cette déception quand on nous annonce ça ! En tout cas vous pouvez être fière de vous :)
RépondreSupprimerAh oui? Tu as eu de la chance qu'elle arrive à s'engager! MOi, le pb c'est que j'étais dilatée complètement déjà et qu'il fallait que je pousse! En tout cas, merci pour ton message et pour ton passage par ici!
SupprimerBonsoir,
RépondreSupprimerJe suis tombée sur ton récit un peu par hasard. J'ai fait également une rupture utérine en mai 2015. J'ai eu un peu moins de chance que toi car j'ai fait un arrêt cardiaque après une grave hémorragie et mon fils est né asphyxié. Ils ont mis 20 minutes à le réanimer et ses pronostics clairement engagés. Au final il n'a que de légères lésions cérébrale qui ne l'empêchent pas de vivre normalement.
Quant à moi, je vais mieux même si je ne me sens pas à 100% guéri. Par contre à l'hôpital on m'a dit que je pourraid retomber enceinte si je le voulais. Toutefois, je ne m'y risquerais plus.
Enfin bref, oui comme je l' ai lu plus haut, nous les femmes sommes de grandes guerrières.
Bonjour à toi,
RépondreSupprimerMon histoire est tès proche de la tienne, j'ai eu une rupture utérine complète le 14 novembre 2011 pour mon deuxième accouchement. Beaucoup de mal à digérer mes accouchements, pas de grossesses conseillés par la suite...j'ai 2 garçons ! en pleines formes, ligaturer à même pas 30 ans ! le désespoirs total mais les enfants grandissent on vieilli et on se dit oh non pas les couches et les nuits blanches ! sinon même récit, douleur atroce à la péridurale, césa en urgence bref l'accouchement dont personne ne rêve !