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Mon séjour à la maternité: suite et fin de mes aventures utérines

30 mars 2016

Mes fourmis dépensières,







Je clos aujourd'hui le dernier chapitre de mon accouchement dont tu as pu suivre l'évolution ici et ici. Tu auras donc pu constater qu'il ne s'est pas déroulé sous les meilleurs hospices. En tous cas, je te remercie de m'avoir lue, d'avoir laissé un petit commentaire par ci par là. Vous êtes nombreux à vous être intéressés à mon histoire et ça me  touche beaucoup.

En réanimation


Comme tu le sais, j'ai donc fait une éclampsie lors de ce premier accouchement et j'ai perdu la moitié de mon sang (check).

Suite à ces complications, je suis placée dans le service de réanimation. J'y passe toute la journée, puis la nuit qui suivent mon accouchement. C'est carrément glauque: pas de fenêtre, une lumière tamisée et artificielle. Je suis allongée, branchée de partout, un petit appareil fixé à mon doigt qui sert à me prendre la tension tous les quarts d'heure. Cela fait plus de 24 heures que je ne me suis pas lavée (amis poètes...). Je me sens vraiment au top de ma féminité. Avec mes cheveux ternes, mon visage bouffi, ma chemise de nuit d'hôpital, ma culotte en filet, je tiens un truc niveau mode, j'en suis sûre. Cherche pas... La bonasse du service, c'est moi.


J'arrive à dormir un peu quand-même. Je me réveille vers 6 heures du matin. Gros coup de blues: cette chambre sans fenêtre, cette atmosphère glauquissime, le manque de mon bébé et de mon mari m'accablent tout d'un coup. Je fonds en larme. (y'avait longtemps, hein?). J'envoie un sms à Pinces d'Or. Il est très réactif. Il est sur le tarmac.  Il me répond de suite et me rassure en me disant qu'il viendra avec le bébé dès qu'il y sera autorisé. Pour l'instant, c'est impossible. Chucky a dormi dans la nurserie pour que Pinces d'Or puisse se reposer. Les puericultrices ne sont pas d'accord pour l'instant pour le laisser sortir du service. (Bandes de morues).

Je suis au fond du trou.

Arrive une infirmière. Elle est étonnée qu'on m'ait "laissée dans cet état", sans me laver, sur ce lit. Elle me propose donc de me faire ma toilette. C'est pas le meilleur moment de ma vie. Je me sens humiliée. Et puis, tant que je n'aurai pas pris une vraie douche, je ne me sentirai pas propre.

A la fin de la toilette, elle me demande comment je me sens. Re crise de larmes. Je lui dis que je veux revoir mon fils, que je veux savoir où en est mon état. Elle me répond qu'elle va se renseigner. Je suis vraiment pas bien. Heureusement, un médecin arrive vite. Il m'explique que je suis pour ainsi dire, sortie d'affaire. L'hémorragie s'est totalement résorbée. Je vais pouvoir regagner ma chambre avec mon bébé.
Liesse.

En l'écrivant, j'en pleurerais encore. Et comme une bonne nouvelle en cache toujours une autre, Pinces d'Or arrive bientôt, lui aussi, avec mon bébé. Il a réussi à convaincre les puéricultrices du bien fondé de cette petite visite de courtoisie. C'est décidé, j'attends un peu avant de demander le divorce.

Je suis aux anges, je fais un gros câlin à mon mari et à mon fils. Je peux enfin dégainer le nichon et allaiter le petit gnome. C'est la teuf la plus totale. Mes hormones dansent la lambada.

Ma gynéco vient me rendre une petite visite de courtoisie. Elle m'enlève le fameux ballon destiné à résorber l'hémorragie. Je n'ose pas lui demander si je peux le garder pour l'accrocher à mon balcon, histoire d'avoir un souvenir.

Un peu plus tard dans la matinée, deux brancardiers viennent pour me transférer dans ma chambre. Je leur aurais bien roulé une pelle sur le champ tellement je suis heureuse de quitter cette salle de réanimation sordide.

Dans ma chambre d'hôpital




Lorsque j'arrive pour la première fois dans ma chambre, j'ai un mini orgasme: Elle est très grande, belle, spacieuse donc, avec vue sur la Tour Eiffel. J'ai l'impression d'être Kate Middleton herself. Cerise sur le gâteau: mon petit Lardon est dans son lit de bébé en train de m'attendre et de faire des sudokus.
C'est merveilleux. Je me dis qu'il faudrait songer à rendre ce jour férié.

Je suis enfin une maman normale. Dans une chambre normale.

Je vais avoir le droit de recevoir des gens dans ma chambre: Youhou. Cotillons et champomy s'il vous plaît.

Bon, il faut savoir que je suis toujours sondée. Je ne peux donc pas aller aux toilettes. Je suis un peu clouée à mon lit avec ma poche. Pas grave. On s'en fout. Je suis dans ma chambre tralalère.

J'ai hyper mal à ma cicatrice. Je peux à peine m'asseoir. Mais là encore, on s'en fout. Je peux biser mon bébé à volonté et puis, Pinces d'Or est là pour changer les couches, donc tout va bien.



Je suis un peu la star du service. Les puéricultrices sont aux petits soins. Elles viennent toutes les deux minutes pour voir si tout va bien. Je n'arrête pas de les solliciter pour l'allaitement. Faut dire que je suis pas douée. Je galère à trouver la bonne position. Mais je suis obstinée. La nuit se passe difficilement. Pas facile d'allaiter Chucky. Mais une fois encore, les puéricultrices viennent à chaque fois que je les sonne, avec le sourire et une patience extrême. L'une d'entre elle reste une heure à mon chevet, pour m'expliquer, me re-expliquer, me montrer. Je leur suis très reconnaissante. Elles me disent que je suis courageuse, que ça va marcher, que je vais y arriver. Je songe alors à allumer un cierge tous les soirs pour leur témoigner ma gratitude.

Et je finis par y arriver.

Le lendemain, on m'enlève ma sonde.
Joie.

J'ai l'impression d'être Jean Valjean lorsqu'on lui retire son boulet du bagne. Une fois délestée de cet appareil glamour, je n'ai qu'une idée en tête: prendre une douche. Ma première vraie douche, plus de 36 heures après ce carnage.
Inutile de te dire que j'ai tellement mal qu'il me faut bien 10 minutes pour descendre de mon lit, 10 autres minutes pour regagner la douche, et encore 10 minutes pour me déshabiller. Robocop est dans la place.

Je me douche. Je suis au septième ciel. Je m'habille, je me maquille. Je suis prête pour recevoir ma mère, ma soeur, mon beauf et la Reine d'Angleterre.  Mon père travaille à la Réunion pour quelques mois. Il n'est donc malheureusement pas là. Mais il est de tout Coeur avec moi.

Mon séjour à la maternité durera 5 jours. Je suis tellement pressée de rentrer chez moi. Je reçois la visite de la psychologue de l'hôpital. Elle veut savoir comment je vais. Je la rassure. Non, je ne vais pas me scarifier en rentrant chez moi. Je n'ai pas non plus envie de balancer mon fils par la fenêtre. J'aspire juste à redevenir une personne normale en bonne santé. Je n'ai pas eu de baby blues. Je suis tellement contente que tout se termine bien que je positive à mort. Je ne réalise pas trop la gravité de ce qui s'est passé. Tout cela ressortira lors de mon 2° accouchement.

La sortie

Et puis le jour de la sortie arrive enfin. Pinces d'Or vient me chercher en voiture. Chucky nous fait une grosse colère. Paradoxalement, je suis triste de quitter cet hôpital où j'ai tellement été chouchoutée. Les aides-soignantes, les sages-femmes, elles ont toutes été adorables pendant mon séjour dans cette chambre. Lorsque je monte dans la voiture dans le parking, je n'arrive plus à retenir mes larmes. Elles coulent toutes seules. Pinces d'Or me demande ce qui ne va pas. Mais je n'arrive pas à expliquer ce gros coup de blues. Je me sens bouleversée de quitter ce lieu.

Le retour à la maison


En arrivant chez moi, ma mère nous attend. J'ai même une visite d'une amie de prévue. Mais je me sens prise d'une très grosse fatigue tout à coup. J'ai à peine le courage d'embrasser mon amie. Je pars me coucher et je dors pendant plus de 4 heures.

Mon retour à la maison sera un peu plus difficile que ce que j'imaginais. Heureusement, ma mère est là pour m'aider. Mon père arrive très vite également. Ils restent trois semaines pour nous aider Pinces d'Or et moi à faire les tâches ménagères, la cuisine, toussa toussa. Chucky  ne dort pas la nuit à cause de ses coliques. Pinces d'Or est crevé. Quant à moi, je suis exténuée. Un peu sonnée. J'ai du mal à m'habituer à cette vie à trois. Au fait de ne plus pouvoir dormir. Je rêve d'ailleurs d'heures de sommeil en intraveineuse. Cet état de léthargie durera un peu plus de trois semaines.
J'ai pour consigne de me reposer le plus possible pour récupérer de ces hémorragies. Je mange très peu, je suis très souvent fatiguée. Un après-midi, je décide d'aller faire une promenade avec ma mère et Chucky, mais après avoir fait quelques pas, je suis prise de vertiges. Je n'arrive plus à avancer. Il me faut plusieurs minutes pour regagner mon appartement. Bref, Tara Jarmon attendra.

C'est pas gagné. Mes parents repoussent leur départ. Ils restent encore quelques jours à nos côtés jusqu'à ce que je me rétablisse complètement.

Et puis peu à peu, j'entrevois le bout du tunnel. Je suis de plus en plus en forme. Je suis de plus en plus contente. Au bout d'un mois et demi, on reçoit nos potes à la maison pour présenter Chucky. Je suis alors totalement rétablie et heureuse.

Voilà, tu sais tout sur ce premier accouchement. Comme je te disais plus haut, je n'en ai pas gardé un si mauvais souvenir. L'équipe a été tellement top , que ce qui prédomine dans ma mémoire, c'est la vision de Chucky que j'entends pleurer lorsqu'on le sort de mon ventre et que j'embrasse. Ce fut un moment extraordinaire, même si j'ai accouché par césarienne. Donc, tu vois, on peut tout de même vivre des trucs chouettes en accouchant par césarienne.


En attendant, si tu veux savoir à quoi ressemble ce petit gnome de Chucky, viens faire un tour sur Instagram, (le réseau social des stars), ou sur Facebook. Tu suivras les aventures de Chucky en live. Tu vas pas être déçu du voyage. Enfin, si tu es une blogueuse de haute voltige, tu peux aussi me trouver sur Hello Coton.
Voilà,

des bécots,

Frau Pruno.

27 commentaires :

  1. Quelle aventure! J'ai envie de dire à quand le petit troisième?

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    1. Malheureusement, mon deuxième accouchement s'est passé à peu près aussi mal que mon premier et à fini de mettre HS mon utérus. Pas de troisième envisageable donc..

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  2. Bravo 👏🏻 franchement ça n'a pas dû être facile, et du coup tu vas nous raconter ton accouchement pour coquillette? On veut tout savoir 😉

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    1. Merci ma Lucie! Oui, l'accouchement de Coquillette, c'est prévu! Et toi? T'as pas envie de nous causer un peu utérus? Gros bisous à toi et à tes deux beautés.

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  3. Pas de Bol pour toi mais deux enfants c'est déjà super...

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  4. Tu arrives à nous faire sourire et rire avec tes déboires, chapeau !
    Je t'embrasse fort <3

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  5. si tu veux rire, je vais te raconter que j'avais la gale quand j'ai accouché de ma première fille. Je prenais des cours d'informatique. On se retrouvait dans un lycée, le soir, après les cours. Il y avait donc une épidémie de gale. J'ai accouché sans péridurale, tout a été désinfecté et je n'avais pas de droit de toucher ma fille pendant 2 jours. De son coté, mon mari faisait tourner les machines à la maison pour tout laver et désinfecter.
    Sympa ! la pestiférée de l'étage qui ne pouvait pas sortir, ni recevoir de visites.

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    1. Wouaww! C'est du lourd! Mon accouchement est has been à côté du tien!

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  6. Waou, vu l'heure à laquelle vous envoyez vos messages, dites les filles vous ne dormez pas la nuit?
    Sinon, la warrior de service ne déçoit vraiment pas !!
    Ce récit n'est pas à mettre entre toutes les mains , mais c'est achement rien raconté ! Tu nous préparerais pas des petites nouvelles à envoyer à gallimard ? Bises

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    1. Tu verras quand tu auras des gosses! (l'accouchement, c'est la partie sympa du truc)
      <3

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  7. Tu me fais chialer avec ton "maman normale" dans une "chambre normale"... C'est cette envie de "normalité" qui m'a fait tenir en soins post-op et puis fail, c'est jamais arrivé.
    Et puis la sonde. Putain la sonde, ça aussi dans le genre mauvais souvenir... On me l'a enlevé, on a du me la remettre, ça a été l'horreur.
    Et puis cette première douche, je crois que j'avais attendu 5 jours moi... J'ai failli m'évanouir en y allant, elle était tout au bout du couloir du couloir putain, mais alors quel pied une fois sous l'eau chaude.
    Bref, que de choses en commun. Du coup, je flippe à l'idée de lire tes articles sur ton 2ème accouchement ^^

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    1. Je sais que tu me comprends.. Ce que tu as vécu est bien pire que moi... C'est chouette de pouvoir en parler ensemble <3

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  8. Mais tu étais assise en tailleur sur ton lit d'hopital??? mais tu as fait comment bordel?!
    ton Chucky etait un bébé magnifique!!!!!!!!!! <3

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    1. Le tailleur, c'était quatre jours après l'accouchement, je pouvais m'asseoir! Merci pour le compliment! Pourtant, à la naissance, on aurait dit un petit monstre, il était très marqué. Gros bisous.

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  9. Coucou. J'ai lu à la fois en rigolant et en ayant les larmes aux yeux, tes 3 articles sur ton accouchement. C'est très émouvant et en même temps tu nous expliques ça ayant vécu plein d'humour. J'adore te lire. Et en effet tu es hyper courageuse. Gros bisous

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    1. Merci beaucoup ma jolie. Tes compliments me vont droit au coeur. J'aime beaucoup te lire également <3

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  10. J'ai tout lu, et je suis bien contente d'être venue à la bourre et d'avoir évité l'affreux suspense entre les articles.
    J'ai claqué des dents avec toi, vraiment, c'était intense, j'ai eu peur aussi, j'étais triste aussi, et puis enfin j'étais joie aussi.
    Un accouchement, quoi qu'il s'y passe c'est vraiment quelque chose de grand, et d'indescriptible.
    Je suis toute chose, merci pour ton récit, t'es une warrior ♥
    (et c'est vrai que ton Chucky était un très beau bébé, souvent les nouveaux nés sont un peu dégueu il faut bien le dire :D)

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    1. Merci à toi! Merci d'être <3 les photos ont été prises quatre jours après l'accouchement. Comme il a pris du poids très rapidement, il s'est vite remplumé des joues, car les deux premiers jours il était vraiment affreux ;-) gros bisous ma caille.

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  11. Ton bébé est trop mignon, je me doute que c'est dur de ce remettre de ce genre d'opération et tu as été courageuse de rentrer chez toi, et de te faire aider de ta famille. En tout cas encore félicitions !

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    1. Merci ma Julie! Tes compliments me touchent beaucoup <3

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  12. Enfin je trouve 5 minutes pour lire le dernier volet des tes aventures partumiennes (si si!)... Il est tard et mes paupières tombent... Maais punaise t'en a chier! Et tu as remis ça... C'est officiel tu es mon héro! Béco

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    1. Merci Mathilde! J'ai pris beaucoup de retard moi aussi dans mes lectures, mais je vais me rattraper! J'en ai chié, mais tout cela fait partie du passé maintenant! Gros bisous.

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  13. Ces 3 récits sont forts (en émotions) et après tout ce que tu as vécu, je te l'affirme, Toi et ton utérus vous êtes des rock stars !

    Bisous
    <3

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    1. Mon utérus m'a salement lâché lors de mon dernier accouchement (genre, continuez sans moi, j'vais vous ralentir).. C'est moi la warrior ;-) merci ma caille pour ce gentil message (auquel je réponds encore à la bourre) (sorry) (flagelle-moi;)

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